Test empirique de céramique en faïence cellulosique.
l'argile et le papier :
- Argiles rouges et blanches pour faïence à 1000°C en cours de trempage depuis plusieurs semaines.
Je ne connais pas la quantité précise d'argile sèche mise à tremper mais je l'évalue en gros au vue de la hauteur du dépot au fond des seaux....
- du PQ, pour ne pas se casser la tête avec les problèmes inhérents au recyclage de papier...
technique de fabrication :
- Je cherche à obtenir une barbotine afin que l'argile et les fibres de cellulose se mélangent de façon homogène...
Je rajoute de l'eau, je triture la boue à la main et je la passe au tamis...
J'obtiens 4 seaux de barbotine sans défloculant... suffisament couvrante pour un engobe mais trop fluide pour du coulage...
mais je n'attends pas que l'eau de surface se décante...
- Je prépare 2 seaux de pâte à papier à raison de 12
rouleaux de PQ par seau...
Je mélange le tout tant bien que mal dans un gros bidon... pas facile de faire remonter l'argile du fond et descendre la cellulose qui surnage... Il y a même des amas de papier qui se forment et que je ne réussis pas à déstructurer... Je vais faire un tour chez un marchand de bricolage et j'investi dans un mélangeur à enduits de 60 cm de long et 10 de diamètre... Pas tout à fait 3 euros chez brico dépot, pas cher et très efficace !
- Pour phase de déshumidification... je n'utilise plus les plaques de plâtre depuis longtemps, j'ai accès à une surface engazonnée... j'y étale un vieux drap housse et je verse ma badrée dessus... je recouvre d'un autre drap et je laisse s'égouter tranquillement 4-5 jours si le temps est très sec et très ensoleillé... une dizaine voir plus quand il ne fait pas beau... et s'il pleut , je protège en gros en mettant au dessus la table de jardin... C'est pas une installation très esthétique mais c'est fonctionnel et pratique pour les grosses quantités.
test d'utilisation de l'argile :
- Pour le premier modelage, j'intégre des éclats de terracotta.
- La deuxième sculpture est plus lègère, j'inclue à l'intérieure une armature métallique en grillage rigide à petites mailles carrées... L'épaisseur de terre atteint 1 cm.
- Le troisième modelage est aussi avec armature métallique : du fil de fer épais...
- Pour la quatrième, un bon gros socle que je n'évide pas... épaisseur 5 cm.
- La dernière est un estampage à la boulette que je démoule et retravaille 3 jours de suite sans prendre de précaution anti-désséchement.
Le suivi du séchage :
Les premiers déboires commencent... La réalisation avec incrustation a commencé immédiatement à faire des siennes....
Et pour les autres en cours de séchage, c'est pas très brillant...
- La terre papier, ça colle bien sur le biscuit mais au bout de quelques minutes, une fois l'humidité absorbée par la pièce, il y a retrait et le biscuit se décole...
j'essaie en trempant le biscuit au préalable dans l'eau... le résultat est retardé au lendemain pour les morceaux les plus gros mais le retrait existe toujours et tout se désassemble...
Je décide d'abandonner l'essai avec la faïence biscuitée et je remplace les incrustations avec du grès émaillé pour éviter d'avoir des coulures d'émaux lors de la cuisson... Cette fois pas de retrait, ça colle et ça tient...
- Celle avec l'armature grillagée se déforme, je dois mettre des étais pour obliger les volumes à sécher dans la position voulue !
- Celle, structurée sur un fil métalique, ne se déforme pas, mais de nombreuses fissures apparraissent !
J'en colmate quelques unes sans utiliser de silicate de soude : certaines uniquement en remplissant simplement la fissure avec du paperclay, d'autres en ré-humidifiant la zone et en l'agrandissant avant de reboucher avec une terre cellulosique un peu plus ferme que celle employée au départ...
Ces colmatages de fissures ont ensuite l'air de tenir....
- Quand au socle bien épais, en dessous, il n'a rien à envier à la faille de San Andréas.
- L'estampage retravaillé est creux, il se comporte sans problème.
cuisson de l'argile :
Pour la cuisson, je ne me pose pas de questions, je la mène à la température préconisée sur l'emballage de mes pains d'argile : 1000°C et je lance le four électrique avec la programmation habituelle pour une cuisson terre...
les terres cuites :
- La sculpture avec incrustations de grès est sortie impec.
- La sculpture sur armature grillagée qui s'était déjà déformée au cours du séchage s'est affaissée...
- La réalisation sur fil métallique épais perd quelques uns des rebouchages de fissures... ceux pour lesquels je me suis contenté de remettre de l'argile sans remouiller.
- le socle fortement fissuré ne s'est ni coupé totalement en 2 ni fissuré davantage.
- Une zone d'environ 10cm² rajoutée à postériori sur l'estampage s'est décolée... elle n'avait montrée aucune fissuration au séchage.
Je note que ces biscuits n'ont pas leur solidité habituelle : je peux les rayer au couteau !
émaillage et 2e cuisson :
Je passe des émaux, certains à la louche, les autres par trempage... je ne constate rien de particulier.
La cuisson d'émail est menée dans le même four électrique, donc en oxydation jusqu'à 980°C.
Les faïences :
Les céramiques ont un aspect normale, l'émail est napé correctement et l'adhérence au tesson est bonne sans tressaillages d'aucune sorte.
Résumé de cette première expérimentation de faïence cellulosique :
- environ 30 kg de terre à faïence + 1 kg de PQ... soit un ratio de 100 unités d'argile pour 3 unités de cellulose...
- Un bon point pour les possibilités d'incrustations et d'armatures mais je ne trouve pas le résultat pleinement satisfaisant...
- J'espèrais pouvoir exploiter de nombreuses possibilitées avec des armatures grillagées... Avec ce mélange, elles sont impossibles.
Je retourne fouiller sur internet avant de me lancer dans d'autres expérimentations.